FUYA Jean Julien Charles

Conflit/Conflict: 1940 - 1945
Statut/Statuut: Prisonnier politique mort en déportation - Politieke gevangene overleden in deportatie
Naissance/Geboorte: Verviers, LG, BE 1891-05-18
Décès/Overlijden: Neuengamme (Hamburg - Hambourg), DE 1942-06-17
Grade/Régiment - Graad/Regiment:
Plus d'infos/Meer info: Fils de Nicolas Eugène (tisserand, né à Verviers, LG, BE) et Lambertine Joséphine BODSON (ménagère, née à Verviers, LG, BE). Conjoint: Jeanne Joséphine GOUVY (nettoyeuse d'étoffes, née à Dison, LG, BE, mariage le 8 janvier 1921 à Dison, LG, BE). Né le 18 mai 1891 à Verviers (province de Liège), mort au camp de concentration de Neuengamme, le 17 juin 1942 à 14h25' des suites d'une hémorragie interne résultant d'un ulcère à l'estomac; ouvrier ourdisseur, dirigeant fédéral du PCB, militant syndical du textile, rapporteur devant la section latine du Profintern en 1934. Domicilié à Andrimont, LG, BE.

Issu d’une famille d'ouvriers tisserands de la région lainière de Verviers, ayant deux frères et trois sœurs se situant aux frontières du petit commerce, de l'artisanat et du monde ouvrier, Jean FUYA termina l'école primaire et commença à travailler à 15 ans comme apprenti ourdisseur, puis comme ourdisseur qualifié. Il se marie en 1921. Avant la crise, il se situe dans la "bonne aisance ouvrière", trois salaires nourrissant le ménage : celui de sa femme (Jeanne GOUVY, née en 1885), nettoyeuse d'étoffe, syndiquée et issue d'une famille socialiste ouvrière et militante, et de son fils, René Martin Joseph, tisserand, né à Dison, LG, BE le 8 juin 1906 (enfant de Jeanne, légitimé lors du mariage de ses parents célébré le 8 janvier 1921).

Secrétaire adjoint du syndicat des ourdisseurs, section de la Centrale ouvrière textile de 1924 à 1929 et membre de son comité exécutif, il est particulièrement actif dès 1906 dans les nombreuses grèves qui secouent le textile. Dès 1929 il prend des responsabilités au SOI dont il assura le secrétariat fédéral de 1929 à 1932, et figura parmi les fondateurs des Amis de l'URSS. Il est membre du cercle de Libre Pensée, "les Solidaires". En 1930, le PCB fit appel à lui et dès 1932, il fit partie du secrétariat fédéral de Verviers, à l'agit-prop et au travail syndical. Il est rédacteur de l'organe syndical du PC verviétois, La Défense Ouvrière. Son entrée au Parti coïncide avec son exclusion du syndicat socialiste et il assure dès lors bénévolement le secrétariat de l'O.S.R.

En 1934, Verviers est secoué par une très longue (22 février-30 juillet) et très dure grève dans le textile, industrie emblématique de la région. Répression policière, patronale, hostilité social-démocrate se conjuguent pour isoler les grévistes et les réduire. Jean FUYA préside le comité central de grève. Il assure la rédaction et la sortie des journaux et des tracts. Il sera d'ailleurs condamné en juillet 1934 pour délit de presse. Il est définitivement réduit à l'état de chômeur, l'embauche lui étant partout refusée. Il vivra du salaire de sa femme et de son fils. D'octobre à novembre 1934, il est appelé à Moscou pour faire rapport sur la grève devant le secteur latin du Profintern. Aux élections communales de 1938, il figure en 4ème position sur la liste communiste d'Andrimont et sera désigné comme conseiller suppléant, le PC ayant obtenu deux sièges.

Sa formation politique est selon ses propres dires "confuse" et réduite, faite essentiellement de la lecture de quelques brochures alors qu'une bibliothèque anarchiste lui procura dans sa jeunesse une certaine culture générale. Au niveau central, il ne fit qu'une apparition unique lors d'un Comité central élargi de 1932. L'on peut s'interroger sur cette absence de "carrière" ainsi que la non- sélection pour l'ELI de ce cadre réellement inscrit dans les luttes ouvrières, dans un parti largement déficitaire en cadres prolétaires populaires. Sans doute la spécificité verviétoise, particulièrement riche en cadres communistes de qualité et bien implantés ( cf Joseph Leemans*) empêcha la promotion de "trop" de militants issus de la région. Chômeur, FUYA assura bénévolement des charges militantes et sera l'une des victimes de l'opération "Barbarossa", rafle des militants communistes le 22 juin 1941. Enfermé au fort de Huy, il fit partie du premier convoi de déportés belges vers l'Allemagne en septembre 1941. Il meurt à Neuengamme, emporté par l'épidémie de typhus qui ravagea le camp de concentration (Sources [358]; [665]; [666]; [691])

Photo/Foto: https://bel-memorial.org/photos_liege/andrimont/FUYA_Jean_Julien_Charles_30692.htm
Monument/Gedenkteken: Monument aux morts des deux guerres, Commune/Gemeente: Andrimont

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Au frère de ma grand-mère maternelle, Germaine FUYA...

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