Localisation:
Ce monument devait être élevé sur un terrain communal dit
jardin Richard, situé à la Schentzy (A, n° 1073 E), le long
de la voie d'accès à la nouvelle église Saint-Martin, dans
le prolongement direct vers le nord de l'axe du parvis
(Sources [225] et [399].
Coordonnées GPS: +49°40'58.9", +5°48'36.4"
(localisation approximative et non garantie).
Genèse
Dès décembre 1918, le conseil provincial d'Arlon décide
d'ériger un monument provincial commémoratif de la guerre.
Selon la lettre adressée le 14 avril 1919 par le Gouverneur
du Luxembourg au Président de la Commission royale des
monuments, ce monument serait destiné à "perpétuer le
souvenir des soldats morts pour la Patrie et des victimes
civiles fusillées par l'ennemi ou déportées à l'étranger
pour y mourir misérablement". En 1992, la Commission royale
des Monuments et des Sites fait le point sur le projet: "Le
Conseil Provincial a inscrit à son budget une somme de cent
mille francs. La ville d'Arlon donne l'emplacement et
souscrit vingt mille francs. On compte ouvrir un concours
restreint en vue de réaliser le projet".
Concours d'architecture
Le 23 juin 1922, le règlement du concours pour le monument
commémoratif paraît dans "Les Nouvelles" et "L'Avenir du
Luxembourg". Son objet est le suivant: "Érection à Arlon
d'un monument provincial destiné à glorifier les soldats
morts pour la Patrie et à perpétuer la mémoire des civils
lâchement massacrés ou fusillés en haine de la Belgique".
Les principaux articles de ce règlement sont les suivants:
- Le monument conçu en hémicycle sera placé le long de la
voie d'accès à la nouvelle église Saint-Martin, dans les
anciens jardins Richard, expropriés par la ville d'Arlon,
dans le prolongement direct vers le nord de l'axe du parvis;
- Le coût de ce monument sera de 120.000 francs;
- Toute liberté est laissée aux concurrents quant au choix
du motif qui devra cependant exalter les sentiments
patriotiques, glorifier la mémoire des héros et perpétuer le
souvenir des faits qui ont affligé la province;
- La Commission, après un premier classement, retiendra 4 de
ces avant-projets et invitera les auteurs de ceux-ci à
produire la maquette de l'œuvre
qu'ils présenteront;
- Les projets devront être adressés au Gouverneur de la
province au plus tard le 1er octobre 1922.
Résultat du concours
On trouvera ci-dessous le résultat du concours
d'architecture tel que publié par la Commission des
Monuments dans son Bulletin annuel de l'année 1923:
Le jury a donc retenu deux projets sur les onze
réceptionnés. Les auteurs de ces deux projets s'unissent
pour produire une œuvre unique.
Il s'agit du statuaire Albert DE BEULE (Gand) et des
architectes Carlos MALFAIT (Termonde) et Léon CORNELIS
(Gand). Ils proposent donc une nouvelle maquette.
Le monument, précédé d'un jardin à la française, présente
trois allégories. Au centre, la Belgique défendant la
liberté et le droit, avec à ses pieds, un lion belge aux
chaînes rompues. À gauche, des soldats protègent le sol
sacré et le drapeau belge. À droite, un groupe de héros
civils, déportés et fusillés.
L'échec
Toutefois, le monument ne sera jamais réalisé à la suite,
semble-t-il, d'un profond désaccord avec la Commission des
Monuments et des Sites. Le projet est définitivement
abandonné en 1926 (Sources [225], [322] et [399]).
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