Historique de l'affaire GRANDPREZ - LAMBRECHT
Printemps 1915, Dieudonné LAMBRECHT se présente chez Constant GRANDPREZ,
recommandé par Mathieu GILLET, cousin de Constant, à Maastricht depuis le début
de la guerre. Constant se récuse, mais, huit jours après, accepte la mission que
lui confie LAMBRECHT. Il recrute André GREGOIRE qui, aidé de son épouse, note
les passages des trains militaires. Vers le même moment, le docteur Oscar HENRY,
Pierre DAVID, Louis T'SERSTEVEN, Constant GRANDPREZ et quelques autres décident
un soir de financer les jeunes qui veulent passer en Hollande. C'est chose faite
quelques jours après. L'œuvre principale de Constant est le renseignement. Sa
sœur Elise les reçoit, en fait une copie à l'encre sympathique sur du papier
d'emballage qui est ensuite chiffonné. Le tout est transmis à Liège, chez Arthur
LECLERC, rue de Campine, chez Biquet-Dardenne, place St Denis ou chez
Muytens-Baré, rue de la Madeleine. Ces papiers étaient amenés par François,
frère de Constant et Elise et M. CLOSE ébéniste de Stavelot, messager
occasionnel. À Liège, LECLERC portait le tout à Dieudonné LAMBRECHT, qui à son
tour transmettait les renseignements en Hollande. Dieudonné LAMBRECHT sera
dénoncé par un nommé Nicolas Keurvers, à la solde de Douhar, plombier à Colmar.
Cet individu sera arrêté en Allemagne par les Autorités Belges d'Occupation. Les
GRANDPREZ et GREGOIRE suspendent leurs activités, LAMBRECHT ayant été arrêté,
condamné et fusillé le 18 avril 1916. Le vendredi 19.01.1917, un inconnu se
présente chez les GRANDPREZ. Il dit être Emile DELACOURT, de Lille et attaché au
service de la France. Il prétend venir sur recommandation du cousin Mathieu
GILLET. Méfiant, Constant n'accepte pas le dialogue.
Le mardi 23, DELACOURT revient chez les GRANDPREZ. Constant et lui décident de
se revoir le jeudi 25. Une réunion suivante est décidée pour le 28. Prétextant
l'urgence, DELACOURT demande que lui soit remise au moins une courte note
d'activité. Pendant ce temps, Constant avait recruté l'avocat William BEAUPAIN,
de Vielsalm et son frère François avait recruté Mlle SIMON, de Rogery. Le lundi
29.01.1917, Constant GRANDPREZ vient à Liège en train. Il passe devant chez
l'entrepreneur Roba sans s'arrêter. Peut-être celui-ci aurait-il pu le
renseigner sur Delacourt ? Il arrive chez Delacourt, rue de Fétinne 160. Il
apporte un rapport d'André GREGOIRE. Peu avant 15h 15', Delacourt appelle une
voiture. Peu avant 16h00', une automobile s'immobilise à l'adresse. Deux
policiers allemands en civil sont à bord. GRANDPREZ est embarqué, Delacourt,
triomphant l'accompagne. Constant est conduit au Palais, puis à la prison
Saint-Léonard, cellule 12 J. Le même jour, vers 22h00', François GRANDPREZ est
arrêté à la Gare des Guillemins et est conduit dans l'ancien jardin d'hiver de
l'Hôtel du Midi, transformé en corps de garde. Dix minutes plus tard, il est
conduit au Palais et à 01h00', le mardi 30, il est transféré à la prison
Saint-Léonard, cellule 186. Ce même 29, dans la soirée, les époux GREGOIRE sont
arrêtés chez eux. Emmenés en automobile, ils arrivent à la prison Saint-Léonard
le 30, vers 01h00'. Le mardi 30.01.1917, vers 16h00', Elise et Maria GRANDPREZ
sont arrêtées chez elles par deux policiers allemands en civil. Elles passent la
nuit à la gare et arrivent à Liège-Guillemins le lendemain 31 vers 14h00'. Après
un bref passage au Palais, elles sont conduites à la prison Saint-Léonard, Elise
à la cellule 57 et Maria à la 12. Le mardi 27.03.1917, les quatre GRANDPREZ et
les deux GREGOIRE sont amenés au Palais en fourgon cellulaire. Constant parvient
à innocenter l'avocat BEAUPAIN et reconnaît avoir fourni des renseignements aux
Alliés. Par un heureux concours de circonstances, Mlle SIMON n'est pas
inquiétée. La peine de mort est requise pour Constant, Elise et les époux
GREGOIRE. Trois ans de prison sont requis pour Marie. L'Auditeur Militaire
demande la peine de mort pour les hommes et dix ans de travaux forcés pour les
femmes. Le jeudi 29.03.1917, le jugement définitif est prononcé: La peine de
mort pour Constant et Elise ainsi que pour André GREGOIRE. François et Maria
GRANDPREZ et Marie Hubert, l'épouse de André GREGOIRE sont condamnés à quinze
ans de travaux forcés. Le 07.05.1917, vers 17h00', les trois condamnés à mort
sont transférés à la Chartreuse en fourgon cellulaire. Ils y seront fusillés le
lendemain 08.05.1917 à 05h00'.
Informations aimablement transmises par Armand COLLIN
Documenten gekregen van Andre DE CLERCQ